dimanche 9 juin 2013

Messalina 1 & 2 par Jean-Yves Mitton

 Après Kzara un album de mise en bouche déjà fort excitant, Mitton récidive aux éditions Ange avec un projet ambitieux, en plus de six albums, sur la vie de Messaline, figure sulfureuse de l’Antiquité. Ce qui est plaisant, à la lecture des premiers volumes, est d’avoir un projet dont l’ambition, n’est pas un enchaînement de scènes pornographiques, mais bien de proposer un récit bien construit et historiquement correct.
On pourrait croire sa vision de la vie de Messalina excessive, mais quelques recherches montrent qu’il n’en est rien. Les principales sources d’informations sont les écrits de Suétone et Tacite, qui la décrivent quasiment comme une putain. Les historiens semblent tempérer quelques peu ces rumeurs, qui  viseraient à nuire a l’image historique du personnage, sans pour autant en nier complètement le fondement.
Si historiquement Messalina  a accédé et s’est maintenue au pouvoir dès l’age de 14 ans, dans la BD elle en a 18, une petite touche pudique de la part de l’auteur.  Mitton brode un peu, surtout dans le premier tome, avec l’initiation sexuelle de Messalina par une espèce de faune priapique, scène quelques peu fantastiques. Dès lors qu’elle maîtrise les plaisirs de la chair, son accession à la tête de l’empire se fait à la force des reins à travers un jeux d’alliances et de manipulations complexes.
La force du récit tient aussi beaucoup au trait de Mitton, qui en vieil habitué de la bande dessinée, retranscrit le monde Romain avec une grande justesse. Quant à son héroïne, fort gironde, on sent son plaisir à lui faire vivre toutes sortes de turpitude toujours plus vicieuses.
Le trait est rond, généreux et efficace. 
Sans le coté purement pornographique, cette bande dessinée aurait très bien trouvé sa place chez un gros éditeur. Rendons hommage à Mitton, de ne pas avoir restreint sa vision du personnage et de nous offrir la série Erotique la plus agréable du moment. Un mot aussi sur l’excellent travaille des éditions Ange, dont la qualité de fabrication des albums est appréciable.



Deux exemples de dédicaces bien agréables 



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