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Flo par Ardem |
J'ai
découvert l'œuvre pornographique d'Ardem, il y a quelques années à l'occasion
de la réédition de ses albums chez l'indispensable éditeur Dynamite. Une ouvre
marquante mais aussi dérangeante, en tout cas qui ne laisse pas indifférente.
Afin de mieux appréhender son travail, je me suis plongé dans la lecture de ses
albums porno. Partant de récit porno plus classique dans le ton et la forme. Il
évoluera par la suite vers un style nouveau, au scénario et à l'esthétique plus
réaliste qui se radicalisera avec le temps. Même si au début, son style était
plus exigeant et esthétique, c'est déjà assez explicite et l'idée de soumission
est déjà là. Il n'aura de cesse d'explorer les jeux de la domination en étant
toujours plus cru et expéditif. Ce qui est assez surprenant quand on sait qu'il
mène en parallèle une carrière d'auteur bd beaucoup des plus classiques.
Au départ les
histoires commencent souvent par une frustration ou une envie, qui pousse ses
héroïnes à explorer leurs limites. C'est la rencontre avec un manipulateur,
toujours un homme plus vieux, qui participe à la transgression initiale. S'en
suit immanquablement une descente aux enfers. Les héroïnes se soumettant de
façon plus ou moins consentante, à des expériences toujours plus hard. Les
histoires se finissant par une apothéose porno crade des plus dégradantes,
poussant les jeunes femmes à s'émanciper de leurs bourreaux, non sans une
certaine satisfaction d'avoir étés éveillés à une vie sexuelle disons
épanouie...
Même si on
trouve de nombreux poncifs dans les bd d'Ardem, il faut bien constater qu'il
s'éloigne de la représentation classique des BD porno. La plupart de ses albums
datant des années 90, il est impossible de ne pas y voir un certain parallèle
avec l'apparition du cinéma porno amateur au même moment. Il ne cherche plus à
séduire avec un esthétisme stylisé comme à ses débuts, mais cherche au
contraire une représentation réaliste, quitte à y intégrer une certaine
laideur. Si ses héroïnes ont de gros seins, ce sont des seins lourds, tombants
et pas des espèces de ballons défiant les lois de la pesanteur. Pareils pour
les hommes qui sont souvent âgés, un peu gros, marqués par la vie et surtout
jamais montés comme des bêtes. On lui concède une obsession sur les sexes épais
mais pas de longueur excessive, toujours cette volonté réaliste. Les hommes
jeunes sont souvent maladroits et inexpérimentés.
Un esthétisme
et une représentation réalistes que l'on retrouve, chez un de ses
contemporains, Bruce Morgan qui suit une démarche similaire. On retrouvera d'ailleurs
leurs ouvrages dans les mêmes collections.
Ce qui est
troublant dans les récits d'Ardem, c'est l’excès total et systématique de ses
récits. Il sait porter l'excitation à un niveau troublant, voire écœurant, dont
on a presque honte. Quelque chose de sale mais qui ne manque pas de nous
attirer.
Pourtant il
n'y a rien de victorieux dans l'attitude du bourreau. Il n'est pas mis en
valeur, souvent seul face à sa propre laideur. Sa victime s'émancipant au-delà
de sa passivité, afin de trouver un nouvel équilibre, qui assume sans renier
les expériences passées. On peut considérer voir ça comme des contes immoraux,
nous poussant à nous interroger sur notre sexualité et nos fantasmes.
Vous pouvez
retrouvez plusieurs critiques de ses albums :
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Mathilde par Ardem |
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Valérie par Ardem |
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Justine par Ardem |
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Céline par Ardem |
Et pour le plaisir des yeux, voilà
une sélection d'extraits d'albums d'Ardem.
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Les folles nuits de cryptée par Ardem |
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Valérie par Ardem |
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Dorothée par Ardem |
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Flo par Ardem |
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Céline par Ardem |
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