mercredi 6 novembre 2013

Sex in Italy par Tarlazzi


Je viens de lire la série Selen : Sex un Italy. Une série que je connais de vue depuis longtemps. J'ai le souvenir d'avoir feuilleté ça furtivement dans les rayons de la FNAC quand j'étais ado. C'est tout l'avantage d'avoir été édité chez Vents d'Ouest à l'époque, au moins cette collection se trouvait partout. Puis un regain de pudibonderie à fait disparaître ces albums des grandes librairies tous publics.

Mais bref parlons plutôt de cette série qui a connu 4 numéros en tout et qui a la particularité de mettre en scène Luce Caponegro, alias Selen, une actrice de film porno italien des années 90. Pour peu que l'on se donne la peine de revoir des vidéos, on comprend que la belle ait été suffisamment populaire au point de voir se voir adapté en BD. N'oublions que depuis les Fumettis, jusqu'au succès de Manara et Serpieri, la BD érotique est très populaire en Italie. C'est à travers diverses scénettes que nous suivons le quotidien libertin de Selen et de son compagnon.

On trouve trois types de scènes. Le premier type la scènes hard, basiquement porno, comme la scène de trio sous la tente. Toujours excitante mais finalement trop premier degré. Le second type est plus agréable, ce sont de longues scènes où l'auteur joue longtemps avec l'érotisme. Il prend le temps de faire monter la tension. L'acte au final n'est que la conclusion. La scène d'ouverture du premier album qui se passe sur un parking illustre ça a merveille. Selen est belle, le sait et se plaît à jouer un jeu torride de séduction. On nous montre une femme libérée et qui s'assume pleinement. C'est finalement assez hard, sans être trop explicite, excitant sans être glauque ou violent, appréciable donc. Le troisième type de scènes mettent en avant l'aspect libertin du couple face au quotidien. Ou comment vivre ça face aux gens que ça gêne choque ou n'assume pas. Si dans l'intention, ça peut sembler intéressant, c'est au final assez maladroit. Par moments ça peut presque sembler moralisateur comme dans cette scène du quatrième album, où Luce et son compagnon dinent avec un couple pudibond. Les trois aspects se côtoient au fil des albums avec plus au moins de réussite. C'est dommage car cela nuit à l'ensemble et rends la série trop inégale pour être considéré comme indispensable. Ça n'en reste pas moins agréable à lire. 
L'autre aspect notable de la série c'est le dessin volontairement très réaliste de Tarlazzi. On sent qu'il base son travail sur une solide documentation, afin d'avoir des compositions aussi réaliste. C'est réussi, mais j'avoue que je n'y suis pas hyper sensible. À trop vouloir reproduire le réel, ça manque d'une touche qui rendrait ça plus personnelle. À noter un travail particulier sur la couleur. Il met beaucoup de soin  à rendre les volumes et les matières à travers ses techniques, qui semble très inspirées du travail de Libératore. On notera d'ailleurs une apparition de Ranx dans le tome 3. 


Ma préférence reste pour ses scènes où Tarlazzi prend le temps de créer une ambiance et une tension érotique, comme dans l'exemple qui suivant.





Ci-dessous les couvertures originales



Voici les couvertures des deux premiers tomes qui viennent de paraître chez Dynamite.
Respectivement en 2011 et 2012.


en bonus trois couvertures Italienne :




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